La conférence-débat organisée jeudi 13 novembre à Nemours devait aider à répondre à la question : comment les Régions peuvent contribuer à faire baisser le coût de l’électricité ? Une des réponses communes est l’utilisation d’énergie propre amenée par les éoliennes par exemple, un dispositif loin de faire l’unanimité parmi les maires du Gâtinais, dans la partie loirétaine et seine-et-marnaise. Un avis partagé par les organisateurs. « Les éoliennes et le solaire sont de plus en plus inutiles et coûtent cher », dit Patrick Delwaulle, de l’association Vent debout 41.

Philippe Jacob, coordonnateur de l’association Avenir Rural du Gâtinais qui couvre le Montargois, le Beaunois et le sud de la Seine-et-Marne a expliqué via des données chiffrées quels pourraient être les défauts de ces énergies.

« Le souci principal est le fait qu’elles ne fonctionnent pas en continu, il suffit qu’il y ait des nuages, pas de vent ou simplement la nuit pour interrompre le flux dans le réseau électrique », déclare-t-il.

Pas la solution idéale

D’après les chiffres 2024 de RTE (Réseau de transport d’électricité), le gestionnaire du réseau de transport d’électricité français, le facteur de charge des éoliennes était de 21,8 % et 13 % pour les panneaux photovoltaïques. Le facteur de charge est le rapport entre l’énergie électrique effectivement produite sur une période donnée et l’énergie qu’elle aurait produite si elle avait fonctionné à sa puissance nominale durant la même période. « Les équipements électriques sont construits pour être utilisés au maximum de leur capacité et cela coûte cher. Pour des éoliennes et des panneaux qui ont un facteur de charge si faible, on pourrait se contenter d’équipements moins coûteux, ce qui selon les estimations représenterait 4,5 milliards d’euros », conclut Philippe Jacob.

« On n’est pas contre les énergies renouvelables, assure Philippe Jacob, il faut simplement s’adapter au terrain. »

« Les panneaux photovoltaïques peuvent être bien tant qu’ils ne sont pas raccordés au grand réseau, tant qu’ils sont en circuit fermé, ça fonctionne », indique le coordonnateur d’Avenir Rural du Gâtinais.

Car les organisateurs de la conférence ne sont pas des climatosceptiques ou des fans du nucléaire, changer le modèle énergétique et la consommation est essentiel.

« Il y a 16 types d’énergies renouvelables possibles, assure l’organisateur, Patrick Delwaulle, de Vent Debout 41, l’hydraulique, l’éolien terrestre et offshore, les champs solaires en zone agricole, le photovoltaïque individuel ou collectif en tant qu’énergie électrique. »

Les méthodes d’énergie de la terre, de l’air et du soleil comme la biomasse, biogaz, biocarburant, e-carburant, géothermie, pompes à chaleur, chaleur de récupération et solaire thermique sont aussi possibles mais utilisés à la marge et leur développement dans l’hexagone est faible.

AURÉLIE CHUPIN