Seine-et-Marne. « On ne les laissera pas faire » : un nouveau projet d'éoliennes fait déjà débat
Un nouveau projet de parc éolien suscite une vive opposition dans le village de Chevry. Habitants, associations et élus ont fait part de leur opposition en réunion publique.
Les éoliennes vont-elles encore gagner du terrain en sud Seine-et-Marne ? Dans le village de Chevry-en-Sereine (Seine-et-Marne), c’est la surprise : la société Sépale envisage d’implanter un parc éolien à proximité des hameaux de Grand Courcelles, Petit Courcelles et Villefranche. Des démarches ont été engagées auprès des propriétaires terriens, et plusieurs accords auraient déjà été signés. Une annonce qui fait l’effet d’un électrochoc dans cette commune déjà marquée par les pressions foncières liées aux forages pétroliers et à l’exploitation des chailles.
Le territoire, avec ses plateaux ouverts et ses vents réguliers, attire les promoteurs. Mais la résistance locale s’intensifie. À Chevry, c’est l’association Environnement Bocage Gâtinais (EBG) qui monte en première ligne. Historiquement implantée sur le secteur, elle dénonce le projet : « Certes, EBG n’est pas opposé aux énergies renouvelables. Il a d’ailleurs soutenu des projets de parc photovoltaïque sur d’anciennes carrières, mais il veille à la qualité de vie des habitants, à la protection de la biodiversité et à la beauté du Bocage gâtinais déjà bien malmené ».
Plus nous serons nombreux, plus nous aurons de poids
Environnement Bocage Gâtinais
Le tract diffusé dans le village alerte sur des éoliennes de 210 mètres de haut, à 500 mètres des premières habitations. Les habitants redoutent une atteinte « irréversible » au paysage, la destruction d’espèces protégées, la pollution des sols et des nappes phréatiques, des nuisances sonores et une dévalorisation de leur patrimoine. Ils pointent aussi une production jugée « ridicule », dépendante du vent et coûteuse pour les contribuables.
Une réunion publique était organisée le jeudi 24 juillet, à la salle des fêtes de Chevry-en-Sereine. Elle était portée par des habitants et des associations locales, avec le soutien du conseil municipal. Objectif : mobiliser, informer, et faire masse avant qu’il ne soit trop tard. « Plus nous serons nombreux, plus nous aurons de poids », clame le tract.
Cette mobilisation s’inscrit dans un contexte tendu. À quelques kilomètres de là, le projet dit de la Tonnelle, entre Poligny, Souppes et Bagneaux, continue de susciter une fronde majeure, alors que la consultation préalable vient de s’achever.
Yoann Vallier