Chevry-en-Sereine
Le village s'oppose aux éoliennes
Un nouveau combat contre l'installation d'un parc éolien vient de s'ouvrir à Chevry-en-Sereine, sur les hameaux des Petit et Grand Courcelles, où la société SEPALE, qui dément tout projet, sollicite pourtant des propriétaires fonciers.

Alors que le combat continue contre le projet de la Tonnelle à Poligny-Souppes et Bagneaux, les associations locales et un collectif d’habitants se tiennent prêts pour livrer bataille à Chevry-en-Sereine. Depuis quelque temps, la société SEPALE bien informée sur les parcelles et les coordonnées de leurs propriétaires, les contacte et les rencontre.
La société fait signer des documents
À certains de ces propriétaires, les commerciaux de la société ont fait signer des documents comme étant un justificatif de passage or ils s’avèrent être un engagement. Et pour preuve, ajoute une habitante, « il y a une partie destinée à la rétractation. Je détiens des documents officiels de la société SEPALE qui m’ont été remis, plan d’implantation, un contrat de location et un document d’information précontractuelle à la promesse pour le développement d’un parc éolien avec en dernière page de ce document, un bordereau de rétractation qui prouve bien qu’en le signant on s’engage ! », dénonce une habitante très remontée par cette démarche qu’elle considère « aussi insidieuse que malhonnête et trompeuse ».
Les habitants se demandent comment l’entreprise a pu être aussi bien informée. La municipalité se défend d’avoir communiqué ces informations. Contactée, l’entreprise, par le biais d’un directeur associé et responsable de développement éolien, nie tout projet à Chevry-en-Sereine. Étrange attitude alors que depuis des semaines ses commerciaux « labourent » le terrain pour convaincre les propriétaires fonciers.
Le conseil délibère contre tout projet
Autre preuve, lors du dernier conseil municipal du 9 juillet, le sujet des éoliennes était à l’ordre du jour. Le maire Didier Fourdrain a présenté une délibération rejetant sans équivoque tout projet éolien sur le territoire communal. Une décision votée à l’unanimité. « Le projet représente une atteinte grave à la qualité paysagère du territoire reconnu pour son cadre naturel et rural. Les élus expriment la nécessité de conserver aux habitants de la commune une qualité de vie et un cadre auxquels ils sont légitimement attachés et de les protéger contre les nuisances visuelles, sonores, sanitaires et lumineuses d’un parc éolien situé à leurs portes », indique la délibération applaudie par de nombreux habitants venus assister à la séance.
« Ils sont venus me solliciter avec le numéro de la parcelle et j’ai refusé catégoriquement. Pas question de détruire le paysage et de supporter les nuisances », a souligné Yves, propriétaire terrien, venu se joindre à la mobilisation naissante. Les échanges après le conseil ont été très constructifs : la décision de travailler « main dans la main » a été prise ainsi que l’organisation prochaine d’une réunion d’information.
Les associations se mobilisent
Parallèlement, l’association Nature et Vie Sud 77, présidée par Evelyne Jouhet envisage diverses actions, dont une réunion d’information publique et une distribution de tracts. De son côté, Charles-Henri Saïller, président de l’Association de Défense de l'Environnement de la Région d'Égreville (ADERE), porte-parole du Collectif Stop-Éolien 77 et délégué départemental de la Fédération Environnement Durable (FED) ne mâche pas ses mots. « Le projet éolien du promoteur SEPALE sur Chevry est à nouveau une inquiétude environnementale majeure pour le Bocage Gâtinais ».
Les Chevriots peuvent aussi s’appuyer sur l’association Avenir Rural du Gâtinais qui a pour vocation la protection du cadre de vie, des paysages, du patrimoine et de l’environnement du Gâtinais et la mise en valeur de son attractivité touristique et résidentielle.
L’association travaille pour cela auprès des associations locales et des élus, notamment lors de l’élaboration des schémas territoriaux d’aménagement. Elle souligne ceci : « Ce projet éolien est à ce titre préoccupant au regard de l’intérêt paysager, patrimonial et environnemental de ce territoire du Bocage Gâtinais. Nous mettrons en œuvre les moyens nécessaires pour aider les associations locales et les élus face à cette menace ».
Une association pour contrer ce dossier est en cours de création et s’applique actuellement à la rédaction des statuts aidée par une compétence juridique.
LAREDJ DJEBAR