Fin de partie pour les éoliennes ?
Le double projet de parc éolien dans le Gâtinais qui vient d’encaisser plusieurs revers, est sérieusement compromis face aux hostilités locales. Mais le porteur de projet n’a pas abandonné le projet, et les opposants restent mobilisés.
C’est le projet qui revenait en boucle dans les discours des maires du sud Seine-et-Marne lors des cérémonies de vœux du mois de janvier : les deux projets de parc éoliens, portés par la société Renner Énergies, et qui concernent Egreville et Lorrez-le-Bocage pour l’un, et Poligny, Souppes-sur-Loing et de Bagneaux-sur-Loing pour l’autre.
Deux projets qui recueillent une hostilité unanime des élus qui ont tous voté des motions en conseils municipaux pour rejeter le projet, et du collectif « Stop Eolien 77 » qui multiplie les actions de contestation.
Devant l’inquiétude des maires, le nouveau ministre de la Santé, Frédéric Valletoux, alors encore député, tenait à rassurer : « Les porteurs du projet sont les seuls à penser que cela va se faire. Aucun dossier n’a été déposé, on a juste un opérateur qui continue à travers des publicités et des flyers à faire croire que le projet existe ».
Ce projet, que M. Valletoux juge « mal venu et mal monté » aurait, selon lui, toutes les chances d’être retoqué sans l’appui des collectivités locales : « Vue la levée de bouclier et la façon de faire de cet opérateur, l’État n’accompagnera pas ce projet ». Le sénateur (RN) Aymeric Durox, a pour sa part assuré qu’il avait obtenu du préfet la garantie que le projet ne verrait pas le jour, une information qui n’a pour le moment pas été confirmée officiellement.
« Le projet n’est pas abandonné, mais retardé »
RENNER ÉNERGIES
Est-ce donc la fin de la partie ? Du côté de Renner Énergies, on reconnait un « contexte local difficile. Le projet n’est pas abandonné, mais il est retardé, en attendant d’avoir des éclaircissements. Nous ne sommes plus dans une phase de concertation, mais d’information ».
Les farouches opposants au projet apprécient, mais restent sur le qui-vive : « Tout est encore officieux, mais nous restons prudents, car il y a des signes qui montrent qu’ils continuent à prospecter en catimini », nous dit Charles-Henri Saïller, porte-parole du collectif. Georges Bader, élu à Egreville, est encore plus prudent : « C’est loin d’être la fin de l’histoire. Pour le moment, la justice suit son cours, et nous aurons des nouvelles au printemps ».
La pose d’un mât de mesure du vent au nord de Souppes-sur-Loing, qui aurait marqué le premier acte concret ouvrant la voie au lancement du projet, est pour le moment suspendue, le temps pour la justice d’examiner le recours lancé par les opposants. Si le souffle semble bel et bien retombé sur ce double projet qui fait tant parler, la partie n’est donc encore terminée.
Yoann VALLIER